Thomas Beurey signe un papier pour Localtis Fonction publique pour commenter Le Baromètre HoRHizons 2023, publié par l'AMF, le CNFPT, la FNCDG, Départements de France et Régions de France, qui met en lumière les tendances de l'emploi public local en France.
L'étude se penche sur la gestion des 1,9 million d'agents publics territoriaux dans un contexte de contraintes budgétaires et de complexité normative.
Les principales conclusions du baromètre révèlent que les élus locaux considèrent les contraintes budgétaires comme le facteur le plus influent sur leurs politiques de ressources humaines. Les difficultés de recrutement et l'inflation normative sont également des préoccupations majeures. En revanche, de nouveaux modes de travail tels que le télétravail sont perçus comme ayant peu d'impact.
Les stratégies RH prioritaires des collectivités territoriales sont axées sur le développement des compétences, l'amélioration de la santé et de la sécurité au travail, la maîtrise des coûts salariaux, l'adaptation du temps de travail et l'évolution du régime indemnitaire. Le vieillissement des agents et les problématiques liées à l'usure professionnelle sont également pris en compte.
Bien que de nombreuses collectivités rencontrent des difficultés à recruter et fidéliser des agents, seulement un tiers d'entre elles considèrent que le développement d'une politique d'attractivité est une priorité de leur stratégie RH. Les régimes indemnitaires sont les principaux leviers utilisés pour améliorer l'attractivité, suivis des actions visant à améliorer la qualité de vie au travail et la protection sociale complémentaire.
Les perspectives de recrutement progressent, avec plus de la moitié des collectivités envisageant des recrutements prochains, principalement pour le remplacement des départs à la retraite. L'augmentation de la masse salariale est en grande partie attribuée à de nouvelles mesures statutaires, telles que les revalorisations indiciaires et statutaires.
En ce qui concerne la gestion de la masse salariale, une majorité des collectivités constatent une augmentation, principalement attribuée aux nouvelles mesures statutaires. L'augmentation de la valeur du point d'indice et l'adaptation des grilles indiciaires sont considérées comme les formes les plus appropriées de revalorisation, tandis que l'augmentation des primes est moins privilégiée.
Le RIFSEEP (régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l'expertise et de l'engagement professionnel) est de plus en plus adopté par les collectivités, bien que les communes plus petites soient moins enclines à le mettre en place.
Dans sa revue de ce baromètre, Thomas Beurey note que plus de neuf collectivités sur dix estiment qu'il est "nécessaire" d'augmenter la rémunération de leurs agents territoriaux en raison des besoins croissants de recrutement. Trois quarts d'entre elles considèrent que l'augmentation de la valeur du point d'indice et l'adaptation des grilles indiciaires sont les moyens les plus appropriés pour cette revalorisation, tandis que le recours aux primes est préconisé par seulement un tiers des répondants.
Les collectivités sont conscientes des attentes des agents en matière de rémunération, mais elles font face à des contraintes budgétaires en raison de l'inflation. Pour répondre à ces besoins de revalorisation, elles envisagent principalement une réduction des cotisations et des charges ou une augmentation de leurs recettes. Cependant, elles soulignent également la nécessité d'une plus grande autonomie fiscale pour mettre en place des politiques RH efficaces.
Or les collectivités ont peu de contrôle sur le point d'indice et les grilles de rémunération, mais elles peuvent utiliser les primes pour attirer et fidéliser leurs agents. Le régime indemnitaire est l'outil le plus couramment utilisé à cet effet. En outre, des actions visant à améliorer la qualité de vie au travail, la protection sociale complémentaire et le télétravail sont également mises en place pour renforcer l'attractivité et la fidélisation des agents.
Finalement, l'article évoque les défis rencontrés par les collectivités en matière de recrutement et de fidélisation des agents, en soulignant que des freins devront être levés, notamment dans le cadre de la réforme de la fonction publique annoncée par le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini. Les collectivités souhaitent proposer des parcours professionnels attractifs et des avancements plus intéressants pour maintenir la fidélité des agents tout en s'adaptant aux besoins des nouvelles générations entrant sur le marché du travail.